Ghardaia : Conflit intercommunautaire ou guerre du Foncier ?

Ghardaia : Conflit intercommunautaire ou guerre du Foncier ?

Les violences qui ont secoué ces derniers jours, Ghardaia,la capitale du Mzab, la perle du désert algérien et patrimoine mondial, nous interpellent . Nous nous demandons s’il s’agit d’un conflit intercommunautaire : Mozabites (Ibadites, berbères) et Chaâmba (malékites, arabes) comme cela a été écrit par la presse ou s’il s’agit d’une guerre de foncier ?

La réponse du Gouvernement Sellal en distribuant 30.000 lots de terrains de façon « équitable et équilibrée» entre les deux communautés, confirme bien que la question du foncier est la donne la plus importante dans ce conflit que l’on a trop vite affublé de communautaire, ou interconfessionnel.

Les violences qui ont démarré à la fin Décembre en raison du non- affichage de la liste des attributions de terrains et de logements, ont vu des groupes de jeunes cagoulés, s’en prendre aux biens appartenant à des mozabites. Ces derniers, ne voulant pas servir de souffre douleur encore une fois, ont riposté. Le sang a de nouveau coulé au M’zab.

Selon des informations de journalistes sur place, le conflit a démarré après que des membres d une tribu originaire de Melika, ait revendiqué un territoire de 40.000 k2 à Ghardaia légué par leurs aïeux et sur lequel ils auraient érigé dessus des constructions illicites. Ce qui a mis le feu aux foudres !

« Le problème numéro à Ghardaia, c’est le foncier et chaque communauté essaie de grignoter sur les terres de l’autre, surtout depuis que le prix du foncier a explosé après qu’elle soit devenue wilaya en en 1985 et aujourd’hui la Valée du M’zab est devenue surpeuplée. Le prix du m2 bâti varie entre 20 à 40 millions de cts, surtout au centre ville et le terrain nu 1 million de cts» nous apprend un ancien journaliste connaissant bien la région.

« Cela n’a rien à voir avec un conflit communautaire, comme l’écrivent des collègues et comme veut aussi le faire croire le Gouvernement, qui encourage cette explication. Les Chaâmba ont tout le temps cohabité avec les mozabites et ils font du commerce ensemble. Les mozabites ont même offert aux malékites, des terrains pour la construction de leurs mosquées quand ils ne les ont pas financés » poursuit-il.

Selon lui, ceux qui s’accaparent des terres, arrivent parfois à légaliser cette appropriation avec l’aide de juges véreux et de responsables locaux incompétents ou corrompus qui ne font pas respecter la Loi et qui surfent sur cette carte de conflit communautaire pour camoufler bien des dépassements et bien des situations qui risquent de déstabiliser toute la région. Des jeunes se font manipuler pour servir des intérêts personnels de groupes, qui n’ont rien à voir avec telle ou telle communauté !

Lire le reportage de Belfodil dans EL WATAN (http://www.elwatan.com/actualite/ghardaia-les-mots-cles-du-conflit-05-01-2014-240967_109.php

Et l’article du Dr. Brahim Benyoucef, publie sur la revue de l Association des Oulémas, « Le jeune musulman », qui affirme : « Loin de réussir la cohésion sociale attendue pour son épanouissement », la ville algérienne « de plus en plus perçue comme fruit de la rente, gâteau à partager, polarise toute cette ruée et devient le champ de croisement de compétiteurs, venus chacun prendre part au gâteau, sans se soucier des moyens pour y parvenir ». http://www.lejeunemusulman.net/?p=1228

Pendant ce temps là…les émirs braconniers du Qatar, d’Arabie Saoudite sont arrivés avec leurs armes et bagages à Ghardaia pour chasser l’outarde, espèce protégée… http://www.elwatan.com//actualite/afflux-massif-des-emirs-braconniers-du-golfe-en-algerie-03-01-2014-240766_109.php

H.AK